Ce week-end, une vive émotion nous a tous étreints en revivant les événements tragiques qui ont saisi d’effroi notre pays il y a un an.
Je me souviendrai toujours de cette soirée où, contrairement à mon habitude, j’avais accepté de me rendre au Stade de France pour voir une rencontre amicale France-Allemagne. Peu de temps après le début du match, nous avons entendu une petite explosion, mais dans cette ambiance festive avec petits drapeaux et trompettes, j’ai d’abord cru que cela faisait partie de l’animation. C’est quand une seconde explosion s’est fait entendre que nous nous sommes regardés avec un sentiment de malaise. On pouvait encore penser à un accident. Mais quand les alertes tombées sur nos téléphones portables nous ont appris les fusillades à la terrasse des cafés, nous avons compris qu’après les drames de Charlie Hebdo, le meurtre de Clarissa Jean Philippe, les prises d’otages de l’Hyper Cacher, l’horreur était de retour. Nous n’avons été informés qu’après du drame du Bataclan.

Il faut saluer le sang-froid des organisateurs au Stade de France qui n’ont pas interrompu la rencontre et ont fait évacuer la foule sans incident ou phénomènes de panique.

Comment comprendre ce basculement dans le terrorisme de jeunes qui ont grandi et ont été formés en France ? Après les attentats de janvier 2015, chacun avait cherché des explications : l’irrévérence des dessinateurs, la haine de l’uniforme de policier ou l’antisémitisme.

Après les attentats du 13 novembre, nous comprenions que désormais n’importe lequel d’entre nous pouvait devenir la cible d’un attentat puisque l’acte le plus banal de la vie quotidienne – faire du sport, se rendre à un spectacle, boire une bière à la terrasse d’un café – était à même de susciter la haine d’un fanatique, prêt à semer partout la mort, l’intimidation et la terreur.
Confrontés à cette barbarie notre société a su faire corps et faire front, dans une volonté commune de défendre notre humanité et l’idée même de civilisation que nous incarnons eux-mêmes. Parce que ces attentats ont été commis par des djihadistes au nom de l’Islam, certains peuvent malheureusement vite faire l’amalgame entre les terroristes et les musulmans. N’oublions jamais que les premières victimes du terrorisme sont les musulmans eux-mêmes.
Je sais que la détermination du Gouvernement pour combattre le terrorisme est totale, et que tous les moyens sont mis en œuvre pour lutter contre cette menace protéiforme.

Depuis 2013, ce sont trois lois qui ont été adoptés au Parlement, permettant d’adapter le cadre législatif de la France aux nouvelles formes de menace, en aggravant les mesures répressives, en étendant l’application du code pénal aux infractions de nature terroriste commise à l’étranger par les ressortissants français ou par des étrangers résidant habituellement en France, en introduisant dans le droit français des mesures de police administrative novatrices en matière d’accès ou de sortie du territoire ou sur les contenus illicites des sites internet. Ce sont également les moyens et les effectifs dans la police, la justice, l’armée et les services de renseignement qui ont été significativement renforcés. C’est enfin l’état d’urgence qui a été prorogé, à la suite des attentats qui ont ensanglanté la France le 14 juillet 2016.

La France doit rester rassemblée pour signifier que la République ne cèdera jamais à la terreur. Le Gouvernement continuera à la combattre, avec ses armes, dans le respect du droit et de la loi.