Je suis responsable pour le groupe Socialistes et apparentés, des crédits de la mission «Recherche et enseignement supérieur».

En commission des Affaires culturelles le 7 novembre, j’ai précisé que ce budget s’établit à un niveau cohérent avec la trajectoire dessinée les années précédentes et apparaît donc en phase avec celui exigible pour un pays comme le nôtre, qui ambitionne de demeurer à un haut niveau de formation, de science et de culture.

Ce budget porte sur des masses très importantes. Cela se conçoit au regard du nombre élevé d’opérateurs de haute qualité qui en dépendent mais, à y regarder de plus près, compte tenu de l’inflation et du glissement vieillesse-technicité (GVT) applicable aux salaires, le budget stagne plutôt en termes réels.

S’agissant de la réforme de l’accès à l’université mise en place l’an dernier avec Parcoursup, je demeure sceptique, car nombre de candidats disent avoir été découragés par les délais et avoir abandonné. Pour certains, l’affectation a été très lente. Surtout, ils ont eu l’impression que le dispositif faisait la part belle à ceux considérés comme l’élite scolaire et sociale dominante, aux dépens de ceux moins bien lotis.

Nous devons avoir une meilleure visibilité sur les nouveaux dispositifs d’accompagnement mis en place pour épauler les élèves les plus fragiles. L’idée d’accorder plus d’importance à l’encadrement des étudiants me convient, mais j’entends relayer les inquiétudes des syndicats pour qui la précarité étudiante demeure, alors que le montant des bourses allouées reste trop faible. Ils demandent la généralisation de demi-tarifs étudiants dans les transports. Certains comprennent mal la hausse de la contribution pour la vie sportive et culturelle, qui ne correspond pas toujours aux services proposés.

S’agissant de la situation des étudiants, l’abandon de l’allocation d’aide à la recherche d’un premier emploi (ARPE), qui avait fait consensus en 2016 se comprend mal. Il apparait regrettable que des étudiants ayant réussi leurs études peinent durant toute la période suivante à trouver un emploi. Il est prévu de les renvoyer vers la Garantie jeunes, mais celle-ci, prévue pour des jeunes en situation de précarité, n’est pas prévue pour aider des étudiants. Pour en bénéficier, il faut être âgé de moins de 25 ans et être inscrit à la mission locale, autant d’éléments qui ne correspondent pas à leur situation.

Concernant la recherche, ce budget fort important pour notre pays doit se déployer en bonne intelligence avec les instances européennes. Je suis consciente de l’importance du développement des technologies spatiales innovantes en vue de développer des applications au service de la science et de l’environnement.

La qualité des lanceurs Ariane n’est plus à démontrer, non plus que celles des programmes développés par le Centre national d’études spatiales (CNES) et Arianespace à partir de la Guyane. Il serait toutefois souhaitable que les retombées pour la population locale, notamment avec le programme Ariane 6, soient beaucoup plus importantes en termes d’accès à l’emploi et de confort de vie. On ne peut pas avoir des enfants privés de collation à l’école à côté du départ de fusées.

Par un effet collatéral, la réforme de l’ISF contre laquelle nous nous sommes élevés, a eu aussi un effet négatif sur les grandes institutions de recherche puisque le mécénat qui les finance en grande partie a notablement diminué. Or, au contraire, il faut augmenter les fonds dévolus à la recherche, notamment celle permettant de progresser dans le traitement de maladies terribles comme les cancers pédiatriques.

En séance publique le 13 novembre, nous avons confirmé que malgré les points positifs relevés dans ce budget, l’effort semble encore insuffisant, en sorte que le groupe socialiste a voté contre les crédits affectés à cette mission.