Transférer ces missions effectuées par les délégations régionales présente plusieurs inconvénients. La direction centrale, privée d’informations précises, perd de sa crédibilité. Ensuite, les régions auraient tendance à conseiller une orientation dans un secteur qui leur convient localement plutôt que de privilégier les aptitudes individuelles. Aussi, dans une société où les mobilités, notamment chez les jeunes, deviennent de plus en plus fréquentes, cette réforme serait contre-productive. L’Onisep est actuellement en mesure de proposer des choix très variés de filières, notamment géographiques. Ce nouveau système peut s’avérer être un réel frein à la mobilité. On peut s’interroger sur l’origine de cette réforme, car ni l’Onisep, qui remplit efficacement son rôle, ni les régions, n’ont demandé à exercer ces missions aujourd’hui dévolues aux délégations régionales.
En principe, le gouvernement souhaite à travers cette loi, offrir “la liberté de choisir son avenir professionnel”, or son contenu ne va pas dans ce sens! Dans une logique à court terme de baisse des dépenses, l’Etat va démanteler l’Onisep, en le privant des organes qui font son efficacité. Comment les élèves vont-ils avoir la liberté de choisir leur avenir professionnel si le principal outil d’aide à l’orientation s’atrophie? Le gouvernement doit donc revenir sur cette réforme qui conduirait l’Onisep à sa perte, afin de préserver un organisme qui aide des millions de jeunes et de parents chaque année.