Dimanche 30 avril était commémoré le souvenir de la Déportation. Nous avons honoré la mémoire de ces hommes et femmes qui ont connu des souffrances indicibles et dont les représentations décharnées montrent le régime inhumain qu’ils ont subi, parce qu’ils étaient résistants ou opposants politiques.

Il faut rappeler que les premiers prisonniers dans les camps étaient des allemands, ceux qui ont créé ce chant déchirant dit des Marais. Ensuite les camps se sont remplis de ceux qui avaient le tort d’ être homosexuels, tziganes et surtout juifs donc n étaient pas maltraités pour une action commise, mais pour leur être-même, et ce dès l’enfance.

Cette journée réintroduit la mémoire des crimes commis au nom des idéologies de haine et de racisme qu’on voit revenir en force aujourd’hui dans notre pays. Il serait naïf de croire comme trop de français, que l’extrême droite a changé au motif que le discours de la fille est plus policé que celui du père. Or, les fondamentaux sont les mêmes ; c est la même dénonciation de l’autre qui vient nous voler notre pain ou attaquer l’identité du pays. Ceux qui se croient à l’abri parce qu’ils sont français sont aussi crédules que l’ont été les juifs français en 1940, avant que petit à petit ils rejoignent le sort funeste des juifs étrangers.

Quand un régime se bâtit sur la violence et l’exclusion, il libère des pulsions mauvaises qui ensuite peuvent nous toucher tous. Ce n’est est pas un hasard si le jeune Brahim Bouarram a été précipité dans la Seine il y a 22 ans par des militants du Front national en marge de leur manifestation rituelle du premier mai. Là encore, les leçons de l’histoire doivent nous ouvrir les yeux.

Il faut vraiment regretter qu’une partie de l’opinion et même certains responsables politiques de gauche radicale contribuent à banaliser le discours et la présence au deuxième tour de la présidentielle d’une candidate qui n’a pas renié ce passé tragique et inquiétant.

Que les français en grand nombre s’apprêtent à apporter leurs suffrages à une telle famille, voire à lui ouvrir les portes du pouvoir constitue non seulement une grave préoccupation pour nous tous, mais aussi une tâche sur le visage de Marianne.